Qui sont-ils ?
Les réflexes primitifs sont des réactions automatiques, involontaires et immédiates à une stimulation.
Lors de l’examen du nouveau-né, le pédiatre les contrôle systématiquement.
Leur présence est le signe du bon développement du système nerveux et du tonus musculaire du bébé.
Ils sont essentiels à la survie et au bon développement moteur, émotionnel et cognitif du nouveau-né (sécurité affective, besoins vitaux : manger, boire, redressement de tête, retournement, tenir assis, ramper, marcher à quatre pattes, se mettre debout et enfin marcher).
Ils sont la base et le socle pour l’ensemble des nombreux apprentissages à venir, pour garder une bonne posture, bouger avec aisance, faire face aux différents défis que nous présente la vie et faire des choix.
Les réflexes apparaissent pour certains durant la vie fœtale (dès le 4ème mois de grossesse), d’autres pendant l’accouchement ou encore dans les semaines et les mois qui suivent la naissance.
Le cerveau du nouveau-né est immature. C’est grâce aux mouvements réflexes et aux multiples stimuli sensoriels expérimentés à travers le mouvement que les fibres nerveuses vont pouvoir se développer, se connecter et former un réseau de communication entre toutes les parties de son système nerveux. Plus le bébé aura l’occasion de bouger et d’expérimenter une grande variété d’impressions sensorielles, meilleur sera le socle à partir duquel en grandissant il fera ses apprentissages.
La vie d’un réflexe
Les réflexes archaïques s’intègrent peu à peu jusqu’aux 3 ans de l’enfant et laissent ensuite place à des mouvements contrôlés et volontaires.
Par exemple, le réflexe de grasping (si vous mettez un doigt dans la main du bébé, il ne peut s’empêcher de le serrer fortement), se transforme progressivement en un mouvement volontaire chez le petit enfant. Celui-ci va être en mesure de décider s’il souhaite prendre ou lâcher n’importe quel objet.
Les réflexes primitifs évoluent et s’inhibent pour se transformer en réflexes posturaux, qui interviendront dans l’équilibre, la stabilité et le contrôle postural du corps.
La bonne intégration des réflexes est cruciale car ils nous protègent et nous aident à fonctionner dans les situations de stress. En effet, dans les difficultés, nous avons tendance à retourner à nos premiers modèles de mouvements (ex : fuite, combat, figement, évitement).
Il arrive que certains réflexes ne se développent pas ou ne s’intègrent pas complètement.
Dans ce cas, ils vont rester plus ou moins actifs et constituer une gêne pour l’enfant dans l’acquisition des apprentissages.
Pour reprendre l’exemple du grasping, si celui-ci reste un peu actif, l’enfant aura peut-être tendance à exercer une pression excessive sur son stylo, son archet, sa raquette de tennis.
Et quand il ne s’intègre pas complètement ?
La bonne intégration des réflexes primitifs dépend de plusieurs facteurs : héréditaires, type de grossesse, accouchement, environnement de la petite enfance et difficultés rencontrées au cours de la vie.
La rémanence de plusieurs réflexes archaïques entraîne un stress corporel, psychique et ou émotionnel. Cela peut nuire au développement moteur de l’enfant, générer un faible réseau de communications et des difficultés d’apprentissage. Son énergie va être dépensée en premier lieu à l’élaboration de stratégies posturales pour rechercher une sensation de sécurité.
Ainsi, on peut voir très souvent dans une classe des enfants enrouler systématiquement leurs jambes autour des pieds de leur chaise, ou encore s’asseoir à califourchon avec une jambe repliée sous une fesse.
Ce sont autant de petits gestes automatiques pour verrouiller ce corps qui intérieurement a envie de bouger dans tous les sens, comme lorsqu’il était bébé, afin de créer ce réseau de fibres nerveuses qui lui fait défaut aujourd’hui.
Dans ces conditions, on comprendra que l’enfant n’a pas accès à tout son potentiel d’apprentissage.
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